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La vie de Jeannette MacKeen a pris un tournant différent lorsqu’elle était au début de la cinquantaine. Après un long examen de conscience, elle a décidé de poursuivre ses études au Nova Scotia Community College, puis à l'Université Acadia de Wolfville, en Nouvelle-Écosse. Sept ans plus tard, elle a obtenu une maîtrise en éducation avec une spécialisation en counseling.

Pendant ses études, elle a conçu et mis en œuvre un programme destiné aux enfants issus de milieux dysfonctionnels, principalement ceux qui sont touchés par la dépendance à l’alcool ou aux drogues d'un membre de leur famille. Jeannette a axé son programme sur la promotion de la résilience chez ces enfants, thème qui est finalement devenu le sujet de sa thèse de maîtrise.

Après avoir obtenu son diplôme, elle a été embauchée comme conseillère en orientation à la Landmark East School de Wolfville, une école pour enfants présentant des différences d'apprentissage. Elle avait également son propre cabinet de thérapie privé.

Maintenant à la retraite, Jeannette vit toujours à Wolfville, en Nouvelle-Écosse.

C’est en janvier 2012 que j'ai entendu pour la première fois les mots « Je pense que vous êtes atteinte de sclérodermie et d'hypertension artérielle pulmonaire ». Ils ont été rapidement suivis par « mais pour en être absolument certain, je vais vous diriger vers la clinique d'hypertension pulmonaire de Halifax ». Ouf! Tu parles d'un choc! Je me demandais sans arrêt ce que cela voulait dire exactement et à quel point c’était grave. Je n'avais jamais entendu parler de l'un ni de l'autre avant ce moment.

Ce serait peu dire que d’affirmer que j’étais un tantinet dépassée par les événements. Un mois plus tard, après avoir subi de nombreux examens, je connaissais exactement mon diagnostic : sclérose systémique cutanée limitée (sclérodermie) et hypertension artérielle pulmonaire avec pressions extrêmement élevées. Mon cardiologue n'a pas mâché ses mots; il m'a annoncé le diagnostic sans détour et a terminé sa phrase en disant : « votre espérance de vie en sera probablement écourtée ».

Entendre cela à 68 ans n'est pas une nouvelle très encourageante. Ma réaction immédiate n'a pas été celle à laquelle la plupart des gens s'attendaient. Bien qu’accablée, j'étais très calme. À quoi ressemblerait le reste de ma vie? Y avait-il des médicaments qui pourraient m'aider? Étais-je condamnée à un sombre scénario? Devais-je mettre de l'ordre dans mes affaires? Toutes ces questions et bien d’autres me traversaient l'esprit.

Huit années se sont écoulées depuis ce jour fatidique, et je vous dirai que ma vie a été tout sauf sombre. Ce que j'ai appris sur moi-même au cours de ces huit dernières années, c'est que je suis une personne très résiliente.
En gros, la résilience est la capacité de rebondir face aux aléas de la vie, de surmonter rapidement les difficultés, de s’attaquer de front aux situations et de continuer à vivre avec le moins de stress possible. Il ne s'agit pas d'éviter le stress, mais d'y faire face directement.


La résilience inclut généralement ce qui suit :

  • sentiment d’avoir un but dans la vie

  • conscience de soi

  • confiance en soi

  • techniques de gestion du stress

  • attitude positive

  • persévérance

  • aptitudes à la résolution de problèmes

 

Lorsque je suis confrontée à l'adversité dans ma vie, qu'il s'agisse d’une maladie chronique, de situations familiales ou de la crise mondiale actuelle, c’est-à-dire la pandémie de la COVID-19, j'essaie d'y faire face en tirant parti de ma résilience. Chacun possède une certaine part de résilience qu’il doit mettre à profit lorsqu'il est confronté à des difficultés, qu'il s'agisse de situations épineuses ou de problèmes de santé chroniques. Faire preuve de résilience n’écarte pas la difficulté de ces situations, mais cette résilience nous permet de les gérer de manière raisonnable.

Au fil des ans, j'ai trouvé des moyens de faire face à la plupart des situations. J'ai toujours fait preuve de détermination dans bien des domaines, y compris lorsqu’il s’agissait de continuer à m'éduquer et à m'améliorer, que ce soit par des recherches, en suivant des cours ou en assistant à des ateliers ou en les animant.

Participer à des groupes de soutien avec des personnes partageant les mêmes préoccupations m'a littéralement sauvé la vie. J'ai beaucoup appris sur moi-même et j'ai reconnu les points sur lesquels je devais travailler pour améliorer ma situation. Grâce à cela, j'ai réussi à me créer une image positive de moi-même et à prendre confiance en mes forces et mes capacités. Dernière chose, et non la moindre, j'ai une foi inébranlable et je m'appuie sur mon système de croyances pour me guider dans toutes les sphères de ma vie.

En conclusion, je voudrais vous dire que ma vie avec l'hypertension artérielle pulmonaire a été tout sauf ennuyeuse. Je ne me suis jamais laissée aller à croire que quelque chose m’était impossible. J'ai repoussé mes limites au maximum. Si quelqu’un laisse entendre que je ne devrais pas faire quelque chose, je réponds généralement :
 

« Regarde-moi bien aller. »


Bien entendu, j'essaie de faire preuve de jugement et je ne ferais certainement rien de nuisible ni de dangereux. Depuis mon diagnostic, j'ai beaucoup voyagé, notamment à Hawaï, en Californie, dans plusieurs pays européens et dans l'Ouest canadien. Je me suis promenée en téléphérique et je suis même montée en train à crémaillère jusqu'à l'un des plus hauts sommets de Suisse!

Alors oui, il y a une vie après le diagnostic. Je sais que j’arriverai au bout de mon chemin à un moment donné, mais à 76 ans, je suis toujours en pleine forme et j'ai l'intention de le demeurer pendant un bon bout de temps. Mon conseil à chacun d'entre vous est de repousser vos limites et de profiter de chaque instant de la vie. La résilience est la solution!
Jeannette MacKeen

Jeannette MacKeen, Personne atteinte

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